Justice populaire

Publié le par abou

Si on regarde un peu l'histoire de la France et plus précisément l'histoire du peuple français, on se rend logiquement compte qu'il est à l'origine de tous les changements de régimes. Évidemment ces changements de régimes, quelque soit le pays, ont eu pour préalable une dynamique populaire plus ou moins révolutionnaire.

Et on sait aussi qu'une révolution est par définition violente là aussi quelque soit le pays (France, Russie, Chine..); des gens sont morts, des monarques ont été décapités, d'autres ont été condamnés à l'exil. Elle émane généralement d'un ras-le-bol su peuple qui voit ses conditions de vie se détériorer de façon durable.

Tous les régimes connus dans le passé ont été renversés par des révolution hormis le régime dans lequel nous vivons: la démocratie. De là à conclure que c'est le meilleur système? Je ne crois pas.
Aujourd'hui toute critique de la démocratie est violemment réprimée par les humanistes qui le considère comme le plus puissant bouclier contre le totalitarisme et par les politiciens qui se retranchent derrière la citation de Winston Churchill: "la démocratie est le pire des régimes, à l'exception de tous les autres"

Ces derniers jours je me posais une question: de quels moyens dispose le citoyen français s'il veut remettre en cause ce régime? Avant la réponse était simple il lui suffisait de descendre dans la rue en criant "allumez torches, brandissez fourches!!" (Je plaisante). Mais aujourd'hui comment son mécontentement est-il reçu?

Le régime démocratique français est basé sur le suffrage universel direct et le désaccord du peuple doit logiquement être exprimé via les urnes. Si tant est qu'on lui permette de voter car pour le cas du traité de constitution européen le "non" l'ayant remporté la première fois, le pouvoir a décider de faire voter le parlement en niant l'avis du peuple.

Or il est avéré que la révolution est forcément violente mais dans ce cas où est passée cette violence qui caractérisait le peuple des siècles passés.

Selon moi, elle s'est dissoute dans la démocratie; je m'explique. Etant donné que les révolutions sont menés généralement par les classes les plus laborieuses, dans le jeu moderne de la politique (où chaque parti doit aller chercher ses électeurs) des partis dits "populaires", "communistes" ou "révolutionnaires" (parfois les trois) ont tenté d'institutionnaliser cette colère de prolétaires (ouvriers, agriculteurs...) pour en faire un électorat.

Ce qui fait qu'aujourd'hui, le seul moyen d'exprimer son mécontentement réside dans son bulletin de vote, donc de nos jours une révolution telle que la France en a connu avec un peuple déchaîné et revanchard ne risque pas de voir le jour car il a été "domestiqué", d'autant qu'on ne manque pas de lui rappeler que la situation des pays non démocratiques est loin d'être enviable. (Propagande? non, information).

De fait, lorsque l'on s'est rendu compte de cela que peut-on y faire? On est vite gagné par le scepticisme car on se dit que le système est verrouillé car il y a toute une propagande de la pensée unique qui véhicule l'idée selon laquelle le vote blanc (le plus contestataire) fait le jeu des extrêmes. Donc soit on vote pour un parti qui ne partage pas nos idées (le moins pire) soit on est un communiste ou un frontiste latent anti-citoyen.

Si on ajoute à cela une presse qui plébiscite elle même ses candidats et diffuse des sondages qui vont dans ce sens. Or il ne faut pas oublier que chaque sondage répond à une commande d'un groupe ou d'un journal qui veut que telle question soit posée de telle manière à un panel bien défini. Tout ça pour donner l'illusion d'une unité nationale sur une question alors que seulement 1000 personnes sont interrogées.

A titre personnel, je ne crois aux sondages quels qu'ils soient pour la simple et bonne raison qu'on ne m'a jamais demandé mon avis et je pense pas que 1000 personnes pensent de la même manière que 60 millions. Pourtant cela marche car la presse comme les politiciens emploient des formulent génériques: "les français veulent" ou encore "le moral des français....." pour orienter le débat.

Peut-on encore parler de démocratie quand le système se propose de penser à la place du peuple. Si le peuple n'est pas connu pour sa capacité de réflexion, on reconnaissait à l'époque sa spontanéité dans le combat pour la justice sociale.

 

 

 

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