Patriotisme

Publié le par abou

Si il y a un truc que je remarque à chaque compétition sportive internationale, c'est à quel point le peuple français ne soutient pas ses sportifs et ce quelque soit la discipline.

Outre le fait évident qu la France n'a pas de culture sportive, il est surprenant d'entendre des phrases du genre:"ils sont nuls" ou encore "c'est une équipe de merde". Pour avoir voyagé un peu, je me rends compte qu'il n'y a vraiment qu'en France que la ferveur et l'amour du drapeau soit si faible.

Si on pousse plus loin le raisonnement on remarque que ce constat peut aussi s'appliquer au pays tout entier. En effet, je me posais la question de savoir qui aujourd'hui aime la France?

A mon sens il n'y a que les politiciens qui vivent encore dans la fierté gaullienne et qui ne perçoivent pas que la notion de patriotisme a disparue de toutes les couches sociales.

  • Le patronat estime être le plus lésé de tous les patronats du monde en matière de fiscalité et de charges sociales et salariales. Dès lors que le gouvernement se met en tête de faire voter une loi populiste en faveur des ménages, le financement revient toujours en bout de chaîne aux entreprises. D'où ces vagues de délocalisation vers les pays à faible coûts et si on ajoute à cela des banques qui ne favorisent pas l'initiative par l'octroi de crédits, on obtient des capitalistes déçus et rancunier vis à vis du système français.


  • De leur côté les salariés estiment à l'inverse que les plus-values ne sont pas redistribuées de façon équitable entre le travail et le capital et que l'État ne pense qu'à favoriser les De plus, vu la faiblesse actuelle des syndicats, les salariés ont la sensation d'être à la merci de leur employeur et des licenciements massifs qui en découlent.


  • Les seniors se retrouvent coincés sur le marché du travail parce que l'on a décidé que leur ancienneté coûtait trop cher. Ils ont un sentiment de déni de leurs qualités et subissent l'ingratitude des employeurs pour qui ils ont travaillé la moitié de leur vie. Ils s’estiment donc victimes d'une société qui ne jure que par un jeunisme dans les médias, les entreprises, la fonction publique.


  • Les jeunes eux ont le sentiment qu'on ne leur donne pas leur chance ni l'occasion d'acquérir l'expérience demandée. Ils n'ont pas l'impression d'avoir la place qui échoit naturellement à chaque nouvelle génération et qu'il faut "éliminer" un vieux  pour lui prendre sa place.


Si j'énumère ces catégories sociales c'est pour faire remarquer que ce sont les politiques clientélistes des gouvernements qui se sont succédés (de Pompidou à Sarkozy) qui sont à l'origine de ces clivages à l'intérieur du peuple.
Au final, personne n'est satisfait du système français: les hommes, les femmes, les chômeurs, les retraités, les travailleurs pauvres, les étudiants, les fonctionnaires.

Le patriotisme français est quasiment inexistant et pourtant les français sont très attachés à leur régions (l'Alsace, la Provence, la Corse, les Chti's) ce qui est un paradoxe que l'on peut expliquer par le fait qu'ils ne se reconnaissent pas dans la notion française de nation.

De fait, on peut sourire lorsque l'on entend des phrases comme:"La France aimez la ou quittez la" ; car si ces personnes étaient pris aux mots nombre de gens partirait.

Je pense également qu'il y a un autre facteur explicatif: celui de l'histoire de la France. Ce pays ayant toujours fait partie des puissantes nations de ce monde, il a commis des actes qui sont aujourd'hui durs à assumer pour "le pays des droits de l'homme". Je pense à l'esclavage, les colonisations, les guerres, l'occupation, la collaboration... et les français ont inconsciemment envie de se désolidariser de ce passé (auquel il n'ont rien à voir).

Mais ce que je trouve le plus étrange, c'est que les pays vaincus lors de la dernière guerre mondiale (Japon, Allemagne) et qui ont perdu tout signe de puissance extérieure sont aujourd'hui des nations fières (bien que timorées sur le plan international) qui regardent vers l'avenir quand la France traîne derrière elle ses vieux démons du passé.

Et ce manque d'affirmation se retranscrit au niveau du peuple qui ne ressent aucune peine à ce que la France soit ridiculisée dans les grandes compétitions: L'euro 2008 et les Jeux Olympiques en sont des exemples flagrants.

 

 

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