la France et le religeux, partie 1

Publié le par abou

En tant que musulman, je pense être bien placé pour observer qu'en France les événements dans lesquels le religieux est impliqué débouchent sur des débats passionnés entre les différentes classes politiques. J'en prend pour preuve le débat qui a fait suite a l'annulation du mariage pour cause de non virginité de l'épouse: le plus surprenant dans cette affaire c'est qu'en droit lorsqu'il il y a eu une manoeuvre frauduleuse (le mensonge) qui a conduit l'un des co-contractants à s'engager, il en découle la nullité dudit contrat. En France le mariage étant un contrat ce dernier doit se voir annuler car le consentement du mari a été vicié (le dol).

Des politiciens suivants la mouvance "ni pute, ni soumise" sont montés au créneau pour qualifier cet acte de régression du statut de la femme et d'atteinte à sa liberté sexuelle avec en fin d'élocution la phrase (prononcée par plusieurs JT) :"rappelons qu'il n'est pas écrit dans le coran que la femme doit  être vierge lors de son mariage". Cette phrase prononcée semble-t-il à titre informatif contribue à la discrimination d'une communauté qui n'aurait même pas l'intelligence de se conformer à son texte de référence.


La secrétaire d'Etat chargée à la famille Nadine Morano était intervenue à ce sujet en affirmant que chez certaines personnes catholiques la virginité constituait un "atout" lors du mariage. Le débat opposerait donc "le religieux" et les valeurs républicaines, mais ce sont là les institutions qui n'ont pas l'intelligence de se conformer à leur texte de référence, en effet l’article 180 du Code civil, selon lequel «s’il y a eu erreur sur la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne, l’autre époux peut demander la nullité du mariage» est explicite et est parfaitement applicable dans ce cas.

Il ne s'agit pas là de donner raison ou tort à l'époux ou à l'épouse mais je pense que tout sujet doit être débattu avec une certaine honnêteté intellectuelle et ne doit pas faire écho à un Buzz médiatique sur un sujet plus que polémique.

S'il y a quelque chose de consternant dans cette affaire c'est que des juristes se sont opposés à la proposition d'annulation de la décision du juge car cela remettrait en cause des principes fondamentaux de droit. De plus le juge en question a dit avoir prononcé des annulations de mariage pour cause d'impuissance du mari. Ces annulations n'ont pas fait l'objet d'un article et aucune association ne s'en est émue.

Je note également cette immixtion du pouvoir exécutif dans le quotidien juridique ce qui est à mon sens une remise en question du principe de séparation des pouvoirs sous prétexte d'une solidarité avec les jeunes femmes d'origine musulmanes qui se retrouveraient discriminées en raison de leur aspiration à la "liberté".

Il s'agit sonc bien d'une critique à peine voilée (sans jeux de mots) envers l'islam et plus généralement envers les religions qui prônent la chasteté comme une vertu et comme une qualité non négligeable dans l'optique d'un mariage devant Dieu.






 

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Salam alaykoum wa ramatullah,<br /> Tu a écrit "rappelons qu'il n'est pas écrit dans le coran que la femme doit être vierge lors de son mariage" c'est faux car en islam l'homme et la femme ne doivent pas avoir de relation avant le mariage, en effet Allah dit à ce sujet dans le Qour'aane "Ne vous approchez pas de la fornication. C'est une abomination et une voie pleine d'embûches". (Verset 32 / Sourate 17), il existe d'autre sourate explicite a ce sujet mais celui la démontre également qu'il est interdit de s'en approcher.<br /> Petite précision pour ceux qui aurait mal intérprété tes propos..
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